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Recettes familiales : cuisiner ses souvenirs

Les Piñiucatas de Tante Pocha

Les Piñiucatas de Tante Pocha sont une spécialité sicilienne dont l’origine remonte, selon les historiens de la gastronomie, au début de l’ère chrétienne.

Aujourd’hui je reviens avec cette recette italienne car  le 2 juin l’Italie fête la naissance de la République. Je m’associe encore une fois à la belle initiative de mon amie Sophie du blog La tendresse en cuisine  et son tour solidaire « Cuisiner pour la Paix ».

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Je suis très contente d’accompagner Sophie car il y a quelques jours j’ai publié une recette de  Pastelitos pour fêter la Révolution de Mai de mon pays de naissance, l’Argentine et aujourd’hui c’est le tour de l’Italie, le pays dont sont originaires les familles de mes deux parents!

Mais c’est quoi les Piñiucatas?

Il s’agit de petites bouchées de pâte que l’on fait frire pour ensuite les baigner d’une sorte de sirop de miel. Cette recette me vient d’une femme de ma ville natale, tante Pocha, comme l’appellent les membres de sa famille, spécialiste de la cuisine sicilienne, île dont elle et sa famille sont originaires.

Elle était mon professeur d’histoire au lycée en plus d’être la tante de mon fiancé Dany! Et non, elle ne m’a jamais fait cadeau d’aucun privilège. Pas besoin, j’étais une élève studieuse !

J’ai donc demandé à son neveu c’est à dire, mon “ex”,si elle pouvait partager avec moi certaines de ses recettes et celle-ci en est une. Elle l’a héritée de sa mère Antonia, née à Troina en Sicile.

Je l’ai faite en diminuant les quantités car notre famille est moins nombreuse que celle de Pocha et le résultat est toujours excellent. J’ai aussi préféré frire les bouts de pâte dans un mélange d’huile pour friture et d’huile d’olive, plutôt que dans du saindoux comme le veut la recette originale, afin d’alléger un peu calories et cholestérol.

Les Ingrédients

220g de farine

120g de sucre

30g de beurre fondu

2 œufs de poules en plein air

1 petit ver environ de Marsala (ou un vermouth italien)

De l’huile de friture et d’olive pour frire ou du saindoux

150 g de miel

Mélangez la farine et le beurre en émiettant pour bien intégrer, incorporez les œufs, le sucre et le vin afin de bien intégrer tous les ingrédients.

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Roulez la pâte pour former des cylindres et taillez en morceaux comme si vous étiez en train de faire des gnocchis.

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Faites frire dans le mélange d’huiles bien chaud (ou dans du saindoux chaud), jusqu’à ce que les bouts de pâte soient dorés (pas trop).

Déposez les petits morceaux de pâte frits sur du papier absorbent pour éliminer l’excédant d’huile.

Diluez une bonne quantité de miel dans une casserole avec un peu d’eau afin d’obtenir un sirop et passez-y les beignets ou versez ce sirop dessus.

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POUR LA PETITE HISTOIRE…

Cette douceur sicilienne est connue sous la dénomination de Pignulata ou Pignolata. Le nom Piñiucata est sûrement une sorte d’adaptation ou d’hispanisme. Cette transformation provient sans doute du fait que « gn » en italien se prononce « eñe » (ñ) en espagnol

VARIANTES

En Sicile, ces beignets sont présentés saupoudrés d’amandes effilées ou de zestes de citron et montés en forme de pyramides.

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27 Comments

  • Lucie

    Merveilleuse recette que maman faisait avec dragées et amandes pour imiter une pièce montée
    Ce n’est pas très facile à cause de la cuisson mais quel bonheur d’avoir cette recette assez simple je vais la refaire
    Merci pour ce joli souvenir

    • Patricia Gemelli

      Bonjour Lucie, en effet c’est une jolie recette qui rappelle des souvenirs de famille! Je suis contente que pour vous ce soit le cas aussi. Merci pour votre visite et vos mots, j’espère que vous ferais la recette en ajoutant dragées et amandes pourquoi pas, comme votre maman! Bon week-end!

    • Patricia Gemelli

      Bonjour, je ne sais pas si vous utilisez une friteuse ou une poêle. En général quand l’huile mousse c’est à cause d’une différence de température entre l’huile très chaude et l’ingrédient que l’on va frire. Cela arrive notamment avec des produits surgelé, tels frites, légumes etc le “choc” entre les deux températures. D’autres raisons aussi peuvent occasionner ce problème comme la perte d’eau de certains ingrédients, ex les fritures de champignons. Pour éviter tout cela il vaut mieux tamponner l’ingrédient à frire en essayant d’enlever le plus d’humidité que possible. La mousse se forme aussi lorsqu’on utilise l’huile plusieurs fois . Il y a certaines astuces de grand-ère mais j’avoue que je ne les ai pas testées, mettre un bouchon de vin ou de champagne (pas en plastique!) avant de introduire les ingrédients à frire ou bien un morceau de coquille d’oeuf. On peut toujours essayer! J’espère que mes réponses vous seront utiles! Bonne soirée!

  • francois

    ma Grand-mère la faisait toujours pour Pâques la trempait dans le miel pur puis pyramide et saupoudrée de vermicelles multicolore (p’têt pas très bio!)
    quel régal quel souvenir!!

  • plaisiretequilibre

    Quelle chance tu as que cette dame, tante Pocha, t’ait confié cette recette de famille ! Elles ont un prix inestimable imprégnées de leurs souvenirs. Une gourmandise, comme je les aime, bien sucrées ! J’aurais été ravie de pouvoir en goûter un. Bisous Patty, bonne soirée. Laurence

  • La tendresse en cuisine

    Coucou ma Patty,
    quel temps tu as du passer en cuisiner pour nous réaliser cette super recette sicilienne. J’ai vu une recette qui ressemblait un peu à celle-ci lors de mon tour du monde le “chak-chak” du Kazakhstan. Les humains se retrouvent sur la gourmandise tout autour de la terre et j’adore ça ! Gros gros bisous à mon soleil d’Argentine 🙂

    • Patricia Gemelli

      Il est vrai que plusieurs desserts se ressemblent même s’ils ont des origines différents, en Sicile il y a une pâtisserie aux accents orientales aussi! J’ai adoré faire cette recette et comme tu peux l’apprécier elle a sa petite anecdote jajajja. Gros bisous ma douce!

  • Nina

    Mille fois merci pour cette recette, cela fait dès années que je la recherche, je ne connaissais pas le nom de cette pâtisserie que ma mère (d’origine sicilienne), nous faisait traditionnellement pour Noël. Etant née au Maroc, je pensais que cette recette était marocaine, ou bien juive pourquoi pas puisque la cuisine orientale est si mélangée, ma mère ne faisait plus ce gâteau depuis très très longtemps parce que ma soeur disait qu’elle faisait grossir… nous l’avions oubliée, mais depuis le décès de ma mère, j’avais envie de renouer avec nos traditions culinaires familiales , il y a aura donc des “pignulata” pour Noël, cette année, grâce à vous !!! Vraiment merci…

    • Patricia Gemelli

      Bonsoir Nina!
      Quel beau message m’avez vous adressé! J’ai été très émue par votre histoire et parce que cette recette, elle aussi a une charge émotionnelle (comme la plupart des recettes familiales!) Je ne sais pas si vous avez lu l’histoire que je raconte dans mon article. Et ce matin je me disais “il faut que je fasse les autres recettes que Pocha a donné à son neveu et ex fiancé (à plusieurs reprises à différentes époques de nos vies!). Je vais traduire ver l’espagnol votre message et l’envoyer a mon ex pour qu’il le lise à sa tante Pocha, cela va lui faire plaisir. Belles ces histoires! Moi aussi j’ai perdu ma mère en 2012 et depuis, j’essaye de reproduire sa cuisine pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli! Merci de votre visite et j’espère que vous reviendrez me voir sur le blog!Envoyez moi une photo de vos pignulatas si vous le voulez bien! Bonne soirée! Patricia.

      • Nina

        Bonjour Patricia, promis je vous enverrai la photo de mes pignulatas, en espérant quelles soient aussi jolies que les vôtres ! Si ma mère avait su que cette recette était si chargée d’Histoire, elle aurait été très fière. J’ai moi aussi gardé un souvenir très vivace de la cuisine de ma grand-mère Tomasina, chez qui nous vivions à Casablanca. Il y avait toujours des casseroles en train de bouillir pour la pasta, des arômes merveilleux qui s’échappaient des cocottes. Les femmes discutaient en sicilien ou en français, les enfants n’en perdaient pas une miette et tout se mélangeait, cuisine italienne, marocaine, française ou juive. C’est très vrai ce que vous dites à propos des cuisines du monde, c’est dans la diversité qu’on s’enrichit, qu’on se construit, qu’on grandit… Enfant, le nom d’une recette me fascinait particulièrement : les alouettes sans tête !!! Si vous ne la connaissez pas, je vous l’enverrai… même si je ne la fais plus, parce qu’elle est à base de viande de boeuf !!! J’ai découvert avec délice que vous êtes vous aussi devenue végétarienne, raison de plus pour que votre blog figure en 1er dans la barre de mes Favoris, d’autant que vos recettes sont bien plus joyeuses, chaleureuses et savoureuses que celles que l’on trouve dans la plupart des livres végétariens. Bonne soirée Nina

        • Patricia Gemelli

          Bonjour Nina! Encore un message chaleureux, merci! J’adore vos histoires et surtout l’image que je me fais de cette cuisine de Tomasina remplie d’arôme et d’enfants! Cela me rappelle à moi aussi de nostalgiques souvenirs!
          Je ne connais pas les alouettes sans tête! J’apprends que vous êtes végétarienne! Moi en réalité, je n’ai pas encore réussi complètement à le devenir, je suis sincère mais je pense que c’est un processus très particulier qui doit se faire à son propre rythme pour que se soit efficace. Vous savez je suis née en Argentine, issues d’une famille italienne et j’ai grandi dans cette culture de la viande que l’on retrouve uniquement dans ce pays là! C’est bien connu que l’Argentine produit la meilleure viande au monde et surtout ce qui fascine c’est la culture autour du rituel des grillades extraordinaires! Donc, quand je suis arrivée ici je continuais avec mon régime 100% carné qui étonnait tant mes médecins qui ne s’expliquaient pas comment je pouvais avoir un taux si élevé de BON cholésterol!Je n’ai jamais réfléchi à la façon dont ce morceaux de viande avait atterri dans mon assiette, et pourtan j’ai toujours adoré les animaux et ma première vocation fut d’être vétérinaire! Avec internet et grâce aux associations j’ai appris tellement de choses que j’ai changé ce que pour moi était inconcevable: mon alimentation. Je ne mange plus de bébés, surtout pas de foie gras, plus de porc ni charcuterie et presque plus de viande . J’ai remarqué que mes recettes sans viande sont nombreuses et cela s’est fait de façon naturelle. J’espère pouvoir un jour faire le grand pas! Mais mon changement est déjà énorme à tel point que mes amis et famille argentins ne me comprennent pas! Je m’intéresse bc à la nourriture vegan (j’ai écrit deux livres et le nouveau est sorti le 29 octobre) et ceci grâce à un groupe d’amis vegan très tolérants qui partagent avec moi leurs révendications! J’espère ne pas vous décevoir… Après, les rares recettes carnés que je poste sont celles que je fais pour mon entourage, famille et amis. Même si j’essaye de les “convertir ” je ne peux pas leur imposer mes choix mais ils sont très sympa car ils acceptent de goûter et de tester toutes mes recettes veganes! Voilà mon long message j’espère ne pas vous avoir trop ennuyée!!!!! La Sicilia me fascine tout comme sa gastronomie. Si vous avez des recettes à partager avec moi (non seulement siciliennes mais de votre “éventail culturel” je serai ravie de les publier! Je vous souhaite un excellent samedi! (ps/ je prépare une superbe tourte auvergnate sans jambon sans viande qui m’a l’air délicieux! Bientôt sur le blog

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